Sans être le plus grand fan de Pokémon, je dois avouer que je suis tout de même un grand amateur de cette franchise. Bien qu’elle ait connu des hauts et des bas, chaque nouvel opus de Nintendo et Game Freak parvient à m’accrocher pendant des dizaines d’heures. Ainsi, en patientant pour Pokémon Legends: Arceus prévu en 2022, j’avais bien hâte de voir ce que le studio ILCA nous avait concocté avec les remakes de la quatrième génération de cette série ayant passé à l’histoire !
Si vous avez joué à Pokémon Pearl ou Pokémon Diamond en 2006, vous avez peut-être oublié l’histoire qu’ils mettaient de l’avant. C’est tout à fait normal puisque le scénario de ces jeux est sans contredit l’un de leurs talons d’Achille. Pokémon Shining Pearl et Pokémon Brilliant Diamond nous le rappellent alors qu’on prend une fois de plus le contrôle d’un jeune dresseur de Pokémons dans la région de Sinnoh. De façon classique, vous devrez vous frayer un chemin à travers huit gyms et l’Elite Four afin de devenir le meilleur dresseur de la région, le tout en élucidant différents mystères propres à Sinnoh.
Malheureusement, le scénario ne parvient pas à nous accrocher comme celui d’autres jeux de la franchise. Non seulement les Pokémons de cette génération sont-ils parmi les plus banals de la série, mais les intrigues sont elles-mêmes inintéressantes. Réunis dans l’organisation Team Galactic, les grands méchants du jeu ne sont qu’une bande insipide aux toupets carrés ne rivalisant pas avec le charisme d’autres organisations de la série comme Team Rocket. Quant aux mystères sur l’origine de Sinnoh et de ses Pokémons légendaires, vous verrez que vous aurez bien plus de plaisir à parcourir la région afin d’attraper l’ensemble des Pokémons qu’à révéler les secrets de cette portion du monde.
Le niveau technique des jeux n’aide également pas à ce qu’on y accroche. Même s’ils sont très colorés et mignons, le look bouffi et enfantin à l’extérieur des combats ne plaira pas à tous. On a l’impression d’être plongé dans un monde rempli de personnages Funko Pop que j’ai personnellement bien aimé, mais qui décevra ceux aimant le look un peu plus mature des derniers jeux de la franchise. La bande sonore est également l’une des moins bonnes de la série. Le studio ILCA a fait son possible en remixant les échantillons musicaux originaux stridents des éditions de 2006 avec un résultat qui ne plaira pas toujours à vos pauvres oreilles.
Si vous espériez mettre la main sur des remakes remodelant Pokémon Pearl et Pokémon Diamond, vous risquez d’être déçu avec le traitement réservé à Pokémon Shining Pearl et Pokémon Brilliant Diamond. En fait, depuis le départ, ILCA avait promis des réitérations fidèles aux jeux de 2006, et c’est exactement ce à quoi on a droit.
De ce fait, contrairement aux plus récents jeux de la franchise, Pokémon Shining Pearl et Pokémon Brilliant Diamond sont plus linéaires et restreints. Les mondes plus ouverts des derniers opus nous ramènent cette fois à une région plus définie ainsi qu’à un nombre de Pokémons beaucoup moins élevé que, par exemple, ceux présents dans Pokémon Shield et Pokémon Sword. Quant aux options en ligne, attendez-vous à seulement pouvoir échanger des Pokémons avec des amis et à affronter d’autres entraîneurs, sans plus.
Par ailleurs, l’ensemble des mécaniques de l’époque ont été conservées. Ce faisant, ceux habitués aux changements apportés dans les plus récents jeux Pokémon risquent d’être quelque peu déstabilisés. Par exemple, on ne voit pas les petites créatures se balader dans les herbes hautes de Sinnoh, et les points d’expérience divisés par le système Exp. Share sont très généreux entre les Pokémons que l’on conserve sur soi. Même si Shining Pearl et Brilliant Diamond sont plus difficiles que d’autres jeux de la série, il n’en demeure pas moins que le défi mis de l’avant vous semblera une petite balade de santé la plupart du temps.
Shining Pearl et Brilliant Diamond ramènent malencontreusement certaines frustrations des jeux des années 2000. En outre, les TMs sont à usages limités, ce qui frustrera ceux davantage intéressés par la portion multijoueur compétitive. De plus, certains Pokémons sont enrageants à attraper, dont ceux uniquement présents dans les arbres à miel. Pour vous donner une idée, un arbre à miel n’aura un Pokémon qu’après six heures réelles après qu’on y ait apposé du miel. Vous n’aurez alors que 24 heures pour aller voir quel Pokémon s’y trouve, sans quoi vous perdrez votre miel et devrez retenter votre chance. Lorsqu’un Pokémon comme Munchlax n’a que 5% de chances d’apparaître, c’est un processus long, fastidieux et appartenant à une tranche du passé de la franchise qu’on aurait souhaité oublier.
Les différentes sortes de concours ne sont également pas les éléments les plus divertissants. Bien que facultatifs, ces concours peuvent tout de même représenter des occasions pour parfaire vos liens avec vos Pokémons. Néanmoins, ils sont plutôt ennuyants, de sorte que vous risquez de les ignorer. Le concours de beauté est particulièrement éreintant puisqu’il exige de confectionner des plats à partir de baies pour améliorer différentes caractéristiques d’un Pokémon. Or, la préparation de ces mets est simplement longue et inutile. Un autre vestige du passé qu’on aurait voulu conserver aux oubliettes.
Shining Pearl et Brilliant Diamond nous rappellent aussi à quel point les jeux de l’époque manquaient de Pokémons de feu. À moins que vous ne choisissiez le Pokémon de feu de départ, vous n’aurez qu’un nombre extrêmement limité de Pokémons de cette nature durant votre aventure dans Sinnoh. C’est un problème face à certains entraîneurs axés sur les Pokémons d’acier et une ignorance d’une nature de Pokémon qu’on a de la difficulté à s’expliquer.
Malgré tous ces éléments, je dois avouer que j’ai énormément apprécié Pokémon Shining Pearl et Pokémon Brilliant Diamond. Certes, ils sont plus restreints et linéaires, mais ils n’en demeurent pas moins de très bons jeux et, globalement, de solides remakes des titres parus il y a 15 ans.
Ainsi, même si le nombre de Pokémons est moins élevé qu’au sein d’autres jeux, leur récolte est beaucoup plus satisfaisante. Pour vous donner une idée, j’ai attrapé les 400 Pokémons de Pokémon Sword et Pokémon Shield. À un certain moment, la tâche est devenue lourde et fastidieuse puisque certaines façons d’attraper ou de faire évoluer des Pokémons étaient illogiques. En ramenant ce nombre à un niveau plus raisonnable ainsi qu’en mettant l’accent sur un dressage plus classique, ILCA s’est assuré qu’on ne soit pas frustrés ou découragés de partir à la chasse aux Pokémons, et ce, même si certains d’entre eux sont difficiles à obtenir. À noter que vous pourrez accéder à vos boîtes Pokémons et changer votre équipe quand vous le voudrez plutôt que de passer par un PC, ce qui est beaucoup plus intuitif.
Par ailleurs, j’ai énormément apprécié le fait qu’on n’ait pas besoin de devoir attraper tous les Pokémons du jeu pour compléter son Pokédex. En effet, il ne suffit que de les voir pour les inscrire dans notre petite encyclopédie Pokémon. C’est une épine de moins dans le pied de ceux voulant compléter leur Pokédex et avoir droit aux bonis s’y rattachant, notamment les outils pour accentuer sa chance d’avoir des Pokémons Shinny. C’est d’autant plus agréable que certains Pokémons n’apparaîtront qu’une fois les 150 Pokémons de Sinnoh vus. Parcourez les routes, affrontez tous les entraîneurs possibles et vous verrez que vous pourrez remplir votre Pokédex sans subir la frustration de devoir attraper des Pokémons rarissimes ou uniquement disponibles dans l’une des deux versions du jeu.
D’autre part, le jeu conservera en mémoire quelles techniques qui sont plus ou moins efficaces contre un Pokémon dès que vous l’aurez vu. Qui plus est, les applications de la montre Pokémon seront accessibles en appuyant sur le bouton R. Ce faisant, vous aurez accès à une panoplie d’options, dont celles vous permettant d’utiliser des techniques interactives avec le monde. Ainsi, plus besoin de devoir équiper des techniques avec un HM à un Pokémon et d’avoir ce dernier pour traverser une étendue d’eau ou couper un arbre, le jeu le fera automatiquement !
Lorsque je vous disais que Pokémon Shining Pearl et Pokémon Brilliant Diamond n’étaient pas de petits jeux, vous serez à même de le constater tant dans l’aventure qu’après cette dernière. Même s’il est dommage que l’excellent contenu de Pokémon Platinum n’ait pas été ajouté, ces remakes risquent de vous divertir pendant des dizaines d’heures.
Parcourir l’ensemble de Sinnoh devrait déjà vous prendre entre 20 et 30 heures, tout dépendant de votre investissement à affronter des dresseurs et à attraper des créatures. Une fois le jeu terminé, vous aurez accès à une nouvelle île composée de ses propres défis et d’un Pokémon légendaire, tout comme à une variété de nouvelles possibilités. En outre, des entraîneurs vous remettront au défi avec des Pokémons plus forts et de nouveaux monstres apparaîtront dans Sinnoh.
Or, c’est surtout dans le Grand Underground que vous risquez de passer beaucoup, mais beaucoup de temps. Version fortement améliorée et étendue du sous-terrain présent dans les jeux de 2006, le Grand Underground représente une occasion de miner des ressources et, surtout, d’attraper des Pokémons rares. Ces derniers seront divisés au sein d’environnements dans lesquels vous les verrez. Vous n’aurez donc pas à les affronter et à les capturer au hasard comme sur la surface de Sinnoh, ce qui est fort agréable considérant la rareté de certains d’entre eux. Qui plus est, à mesure que vous avancerez dans le jeu, vous constaterez que la faune du Grand Underground sera bien plus diversifiée qu’à la surface, vous permettant ainsi de voir et d’affronter d’autres Pokémons que des platoniques Geodude et Starly.
Pokémon Shining Pearl et Pokémon Brilliant Diamond sont-ils les meilleures rééditions de jeux Pokémon ? En fait, ce sont surtout des hommages aux titres dont ils sont tirés. Bien que le résultat soit très conservateur et décevant en raison de l’absence de certains éléments, ils n’en demeurent pas moins de bons jeux que je vous recommande si vous êtes moindrement amateur de Pokémon. Après tout, ILCA a toujours promis des rééditions fidèles aux jeux de 2006. En ce sens, son mandat fut bien exécuté, aussi limité soit-il !
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