Dans notre nouveau rapport rapport intitulé La partie immergée de l'iceberg - la responsabilité des états et du secteur privé dans la crise de la surveillance numérique publié au lendemain de la série de révélations du Projet Pegasus, nous exposons les effets dévastateurs sur les droits humains d’un secteur de la cybersurveillance peu réglementé.
Les révélations du Projet Pegasus ont provoqué une onde de choc.
Le Projet Pegasus : ce projet est le fruit d'un travail conjoint entre un consortium de journalistes piloté par l'association Forbidden Stories et nos équipes d'Amnesty Tech. Le travail d’enquête a été mené par plus de 80 journalistes de 17 médias internationaux. Lesjournalistes ont eu accès à une liste de plus de 50 000 numéros detéléphones, cibles potentielles du logiciel espion Pegasus. Nos équipesdu Security Lab d'Amnesty International ont mené des analyses techniques de pointe visant à détecter des traces du logiciel espion dans des téléphones portables.
Du 18 au 23 juillet, les journalistes ont publié les résultats de leurs enquêtes mettant en lumière un scandale d'espionnage à grande échelle. Chaque jour, de nouvelles révélations tombaient. Le rendez-vous était donné à 18h. Résultat : 11 États ont intentionnellement utilisé Pegasus, le logiciel extrêmement puissant de la société israélienne NSO Group, pour cibler de façon illégale des journalistes, des militants des droits humains ou encore des avocats. Pourtant, cette technologie de pointe n’est censée être utilisée que pour lutter contre le terrorisme ou la criminalité.
En vendant son logiciel à des pays comme l’Arabie saoudite, la Hongrie ou encore le Maroc qui utiliseraient Pegasus contre les voix critiques, NSO Group se rend complice de ces violations.
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Depuis des années, nous alertons contre les dangers que le secteur de la surveillance fait peser sur les droits humains, en évoquant notamment les cas précis de surveillance ciblée et illégale, facilitée par l'entreprise israélienne.
NSO Group est une entreprise parmi d’autre. Il s’agit d’un secteur dangereux qui opère depuis trop longtemps à la limite de la légalité. Il est absolument urgent que soient renforcés la réglementation du secteur de la cybersurveillance et le contrôle de ce secteur très opaque. La technologie de NSO a permis que soit perpétrées les violations qui ont été révélées par le Projet Pegasus.
Les révélations liées au logiciel d’espionnage Pegasus montrent qu’il existe aujourd’hui une véritable crise mondiale des droits humains facilitée par le secteur de la cybersurveillance.
Des entreprises privées israélienne comme NSO Group bafouent en toute impunité leurs responsabilités en matière de droits humains.
En permettant l’utilisation du logiciel de NSO sans garantir la protection de nos droits, les États ont permis à un système illégal de prospérer, avec pour conséquence des violations des droits humains à grande échelle.
Afin d’empêcher de nouvelles violations, il est urgent que le secteur de la cybersurveillance soit véritablement contrôlé.
Dans les révélations du Projet Pegasus, des chefs d’Etat, comme Emmanuel Macron, ont été identifiés comme des cibles potentielles du logiciel espion. Le fait que de hauts responsables politiques aient été pris dans les filets des technologies de surveillance devrait alerter les États sur l’impérieuse nécessité de réglementer ce secteur. Si des dirigeants sont ainsi pris pour cible, cela confirme davantage encore que les droits des militants, des journalistes et des avocats sont en danger.
Un moratoire doit immédiatement être instauré sur l’exportation, la vente, le transfert et l’utilisation des technologies de surveillance jusqu’à ce que soit mis en place un cadre réglementaire respectueux des droits humains.
Signez notre pétition pour mettre fin à cette surveillance illégale ciblée
Le Maroc aurait placé sur sa liste de cibles potentielles de Pegasus lesnuméros de plusieurs journalistes dont des journalistes français. Le président Emmanuel Macron ainsi que 13 autres chefs d’Etats ont été descibles potentielles du logiciel espion. Le Mexique serait le premierpays client de NSO Group et aurait ciblé un très grand nombre dejournalistes et de militants via cet outil de pointe. Aux Emirats arabes unis, la princesse Latifa a été la cible du logiciel espion. La Hongrie aurait utilisé le logiciel pour cibler des journalistes et des militants… voici un aperçu des révélations que le monde a découvert grâce au Projet Pegasus.
Des révélations graves qui montrent l’ampleur et les dangers de ce logiciel redoutable utilisé illégalement pour cibler des membres de la société civile.
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Depuis les révélations du Projet Pegasus, l’entreprise d’équipement de cybersurveillance israélienne a déclaré« nier fermement […] les fausses affirmations » que contient notrerapport. L’entreprise a écrit que les informations du groupement étaient basées sur des « hypothèses erronées » et des « théories non corroborées » et a répété que l’entreprise menait une « mission vitale .»
NSO Group affirme avec insistance que Pegasus est utilisé tout à fait légalement pour « récupérer des données sur les appareils mobiles de tel ou tel criminels de grande envergure présumé. »
Or, nos investigations prouvent que Pegasus est en parallèle utilisé illégalement contre la société civile.
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