Dans "The Collection",Irène Jacob, Prix d'interprétation à Cannes pour "la Double Vie de Véronique", de Krzysztof Kieslowski, en 1991 incarne,un chef d’atelier dans une maison de haute couture. Mystérieuse, toujours habillée de noir, austère, elle est épatante en spécialiste des étoffes et des ourlets. Sa vie personnelle, elle, est un vaste chaos. Son mari n’est pas revenu de la guerre, elle vit dans le passé et sa fille, une couturière de 18 ans, aspire à la liberté d’après-guerre.
TéléObs. Cette série est une première dans votre carrière.
La suite après la publicitéIrène Jacob. Oui. Ce qui m’a plu, c’est qu'elle fait la part belle aux personnages. Chaque épisode nous en apprend un peu plus sur chacun d’eux. Au début, le mien, Marianne, est plongé dans un très grand désarroi. C'est une femme d'une grande rigueur. C’est assez excitant. Quand on m'a offert le rôle , seuls quatre épisodes étaient écrits. Il y avait des choses qui m'échappaient. J’ai dû parler avec l’auteur, lui poser des questions pour comprendre sa personnalité, son passé. C’est intéressant, ce principe de personnages à tiroirs.
Oliver Goldstick, le scénariste, pensait, pour sa part, que les acteurs n’avaient pas besoin de trop en savoir sur leurs personnages. Jacques Rivette, comme beaucoup de réalisateurs de la nouvelle vague, travaillait comme ça. Il donnait le texte le jour du tournage à ses comédiens qui ne savaient pas vraiment où leur rôle allait. Au bout d’un moment, je me suis dit : ok, ce n’est pas la peine de poser toutes ces questions. Le plaisir dans cette série, c’est ce sentiment de partie d’échecs entre les personnages. Ce que fait l’un va influencer l’autre.
Vous connaissiez ce monde de la mode ?
La suite après la publicité– En tant que comédienne, j’ai eu la chance d’aller dans certaines maisons de haute couture où j’ai rencontré des chefs d’atelier comme Marianne. Elle voit un croquis et sait tout de suite le transformer en robe. Elle sait sentir le poids des tissus, le bon tombé. Elle a cette passion. Elle travaille comme un médecin qui regarde, note, voit. La production nous a demandé de visionner le documentaire "Dior et moi" pour comprendre l’urgence d’une collection et évaluer le décalage entre l’artistique et l’atelier. Une robe est comme une devanture de luxe qui cache beaucoup de choses.
Jouer en anglais représentait-il un défi pour vous?
– Une des difficultés de la série, c’est que nos personnages sont censés parler en français alors que nous avons tourné en anglais. C’est une convention qui n’est pas facile à comprendre, au début. J’ai regardé beaucoup de films de cette époque-là, et c'était une autre façon de parler français, une construction de phrases plus abrupte, un côté peut-être un peu rêche. On entre tout de suite dans le vif du sujet. On va droit au but. J’ai joué en anglais plusieurs fois, entre autres au théâtre dans "Madame Melville" et au cinéma dans "Othello" avec Kenneth Branagh. Mais je n’avais pas travaillé en anglais depuis quinze ans. Certains acteurs trouvent libérateur de jouer dans une autre langue. Je ne dirais pas ça pour moi.
Propos recueillis par Pierre Hédrich
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Profitez de l'offre 1€ pour 3 mois avec Google En choisissant ce parcours d’abonnement promotionnel, vous acceptez le dépôt d’un cookie d’analyse par Google.The Collection", saison 1 (1, 2 et 3/8),jeudi 29 décembre, à 20h55, sur France 3. Avec Poppy Corby-Tuech, Holly Weston, Irène Jacob, Sian Teesdale.
Pierre Hedrich
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