Basses ou montantes, en cuir ou en toile, semelle rigide ou souple… Difficile de faire un choix lorsque l'on arpente les rayons des chaussures de randonnée des magasins spécialisés. L'achat d'une première paire est pourtant un moment crucial de la préparation de son séjour, des chaussures inadaptées pouvant mettre un terme prématuré à sa randonnée en cas de douleurs exacerbées. «Le confort et la sécurité sont les critères impératifs à prendre en compte», souligne César Onde, responsable de pôle au Vieux Campeur qui rappelle que les chaussures sont la pièce maîtresse de l'équipement du randonneur. Le type de randonnée envisagé (sur une journée ou plusieurs jours), le poids que l'on va porter sur le dos, le terrain pratiqué (sentier, chemins caillouteux, montagne…), le climat mais aussi le maintien du pied et de la cheville souhaité vont avoir une influence sur le modèle de chaussures à acquérir. Ces paramètres vont en effet permettre d'identifier la tige, la semelle et le revêtement appropriés.

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Chaussure à tige basse, moyenne ou haute

Partie supérieure de la chaussure qui recouvre le dessus du pied, la tige peut être en cuir ou en matières synthétiques, matériaux auxquels les fabricants ajoutent le plus souvent une membrane de renfort pour optimiser son étanchéité et préserver sa structure. On parle de « tige haute » lorsqu'elle enserre la cheville, de « tige mid ou moyenne » lorsqu'elle monte au niveau de la malléole et de « tige basse » lorsqu'elle s'arrête en dessous de la malléole. «Plus la tige est haute, plus la chaussure apporte un maintien au niveau de la cheville», explique Edward Roberts, chef de produits chaussures de randonnée montagne à Decathlon.

Les tiges basses sont adaptées pour des randonnées sur des terrains faciles, des sentiers sans trop de dénivelés et pour des marches à la journée. Moins chaudes et plus légères que les tiges hautes, elles se prêtent également davantage aux fortes températures. Attention toutefois, elles ne protègent pas du tout la cheville et ne sont pas forcément adaptées aux randonneurs débutants qui n'ont pas l'habitude de marcher sur de longues distances et de porter plusieurs kilos sur le dos. «Le fait d'être chargé entraîne une fatigue supplémentaire et du poids dans les chevilles à chaque pas», rappelle César Onde qui préconise aux novices d'opter pour une tige plus montante.

Les tiges moyennes ou mid sont à privilégier pour des randonnées sur des sentiers plus accidentés car elles offrent un meilleur maintien de la cheville tout en conservant une certaine souplesse et légèreté.

Quant aux tiges hautes, elles sont préconisées pour des randonnées en moyenne et haute montagne car plus robustes et dotées de pare-pierres, elles assurent un niveau de sécurité maximal au niveau de la cheville et du pied.

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La semelle, souple ou rigide

Le type de terrain pratiqué va orienter le choix pour une semelle souple ou plus rigide, dont la qualité première doit être l'accroche et l'adhérence. «Pour des terrains qui demandent de la précision, des sols caillouteux ou accidentés, un bloc semelle rigide est recommandé», souligne César Onde, car cela permet d'avoir un appui plus sûr et de moins sentir le terrain. «La semelle souple, qui apporte un meilleur déroulé du pied se prête quant à elle aux sentiers plus faciles, aux chemins et aux routes», ajoute-t-il. Si l'écrasante majorité des chaussures de randonnée présentent aujourd'hui des crantages de qualité, il peut être judicieux de jeter un œil sous la chaussure et d'opter pour un crantage large et peu profond en cas de randonnée sur des terrains durs constitués de rochers et de pierres.

Le revêtement, en cuir ou en synthétique

En termes de revêtement, le choix va principalement dépendre et du climat et de la météo prévus lors de la randonnée. Deux catégories de chaussures existent : les chaussures imperméables qui ne laissent pas entrer l'eau, mais qui permettent à la transpiration de s'évacuer, et les chaussures non-imperméables qui ne sont pas dotées de membrane spécifique contre l'humidité et qui vont donc être rapidement mouillées, mais qui ont l'avantage d'être plus légères et de sécher plus vite.

«En France, où nous bénéficions d'un climat tempéré, la plupart des chaussures proposées sur le marché sont équipées de membranes imperméables comme le Gore-Tex. Elles conviennent à la majorité des randonnées», assure César Onde. Les chaussures non-imperméables ne sont recommandées qu'en cas de séjour dans un pays très chaud où la température moyenne dépasse les 25°C.

S'agissant du revêtement extérieur, plusieurs options existent : le cuir, plus rigide et résistant, mais aussi plus lourd et plus chaud, à privilégier pour les marches en moyenne et haute montagne, et les matières synthétiques plus fragiles mais plus légères qui se prêtent davantage aux randonnées en plaine. «Si le cuir est très plébiscité pour sa longévité et le maintien du pied qu'il offre, de plus en plus de clients recherchent des matières végétales comme le cuir vegan», précise Edward Roberts, tout en soulignant l'innovation des fabricants pour s'adapter aux besoins de consommateurs.

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Quid des chaussettes ?

«On sous-estime souvent l'importance d'avoir des chaussettes adaptées or c'est fondamental pour éviter les ampoules», rappelle le chef de produits de Decathlon. Exit les chaussettes de sport classique et place aux chaussettes de randonnée avec des renforts au talon et au niveau des orteils, en matières synthétiques ou en laine mérinos qui gèrent l'humidité et la transpiration et permettent ainsi d'éviter les frottements et que la peau ne se ramollisse. «Le coton est l'ennemi public numéro un du randonneur», avertir César Onde car « c'est une matière qui se gorge d'eau très rapidement et qui met beaucoup de temps à sécher ».

Où s'équiper ?

Pour une première paire, les professionnels préconisent de ne pas acheter en ligne mais de se rendre dans un magasin spécialisé afin de pouvoir essayer différents modèles. «Les pointures ne varient pas entre les marques mais les largeurs des chaussures peuvent différer», précise Edward Roberts qui rappelle qu'une chaussure de randonnée ne doit pas faire mal quand on l'enfile. Dans la mesure du possible, mieux vaut effectuer ses essayages en fin de journée car les pieds ont tendance à gonfler avec la chaleur et l'activité, avec des chaussettes de randonnée. «Testez différentes pointures, lacez vos chaussures et prenez le temps de faire quelques pas dans le magasin pour vous assurer que la paire choisie allie confort et maintien», conseille César Onde. Avant de partir à l'aventure, ne pas hésiter à tester ses chaussures lors de courtes sorties régulières pour leur laisser le temps de se faire à son pied.

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