Demain, le lundi 2 août, le marché de la Free Agency va officiellement s’ouvrir. À partir de 18h, heure de New York, et donc minuit heure de Châteauroux, le monde de la NBA va s’enflammer avec des signatures, des mouvements de joueurs, des transferts. Les dollars vont couler à flots, il y aura comme toujours des surprises, bref la nuit s’annonce particulièrement folle. Pour les nouveaux qui veulent participer à la fête, ou tout simplement pour ceux qui souhaitent réviser avant le grand événement de demain, on a voulu remettre ici toutes les notions essentielles à connaître. Un genre de « Free Agency pour les Nuls » quoi.

Déjà, c’est quoi la Free Agency ?

La Free Agency est l’un des gros événements de l’intersaison NBA. Après la grande cérémonie de la Draft, c’est au tour du marché des agents libres de s’ouvrir. Les agents libres correspondent aux joueurs en fin de contrat et qui ont donc la possibilité de changer d’équipe durant l’été. On ne parle pas de transfert ici car dans la Grande Ligue américaine, les transferts se font habituellement à travers des échanges de joueurs. Lors de la Free Agency, un agent libre peut quitter sa franchise sans que cette dernière n’obtienne la moindre contrepartie, et ainsi renforcer directement sa nouvelle équipe. Mais comme vous pouvez l’imaginer, tout ça n’est pas si simple.

Deux types d’agents libres

Agent libre non restrictif

Les agents libres non restrictifs (unrestricted free agent, UFA) sont libres comme l’air. Ils peuvent choisir de signer un nouveau contrat avec leur franchise actuelle (si elle est intéressée bien sûr), ou de faire leurs valises s’ils souhaitent continuer leur carrière dans une autre équipe.

Agent libre restrictif

Là, ça se complique un peu. Un agent libre restrictif (restricted free agent, RFA) peut potentiellement partir mais reste sous le contrôle de sa franchise. Car même s’il est en fin de contrat, l’équipe dans laquelle il se trouve peut s’aligner sur les offres de la concurrence. Autrement dit, la franchise de base de l’agent libre possède le dernier mot. Si elle souhaite le conserver, elle s’aligne sur le contrat proposé par une autre équipe. Dans le cas contraire, elle le laisse filer.

Une bonne partie des agents libres restrictifs sont des joueurs qui viennent de terminer leur quatrième saison NBA, ou alors des joueurs ayant joué trois ans ou moins en NBA. Ces gars-là ont reçu une qualifying offer de la part de leur franchise, c’est-à-dire une offre d’une saison histoire de transformer son joueur qui est en fin de contrat en agent libre restrictif. Si la franchise ne soumet pas cette qualifying offer à son joueur, ce dernier devient agent libre non restrictif.

Combien de temps pour s’aligner ?

Maintenant que vous avez compris le concept de l’agent libre restrictif, vous vous posez forcément la question suivante : combien de temps possède une franchise pour décider de s’aligner ou non ? Réponse : 48 heures. Après une offre faite par une autre franchise sur son joueur, une équipe a effectivement deux jours de réflexion avant de devoir communiquer une décision.

Marge salariale de recrutement

La Free Agency 2021 pour les nuls : agents libres, options, sign-and-trade, on vous explique tout !

En NBA, pour pouvoir recruter un agent libre restrictif ou non restrictif, il faut avoir la marge salariale nécessaire en dessous du plafond salarial imposé par la Ligue. Pour la saison 2021-22, ce plafond salarial est fixé à 112 millions de dollars. Ainsi, si une équipe souhaite par exemple signer un agent libre demandant un salaire annuel de 20 millions de dollars, elle doit avoir une masse salariale totale (c’est-à-dire quand on prend tous les salaires des joueurs qui composent l’effectif) de 92 millions ou moins. En d’autres termes, elle doit posséder les ressources suffisantes pour pouvoir accueillir le salaire accompagnant le nouveau contrat du joueur.

Cependant, une équipe qui souhaite prolonger l’un de ses agents libres, qu’il soit restrictif ou non restrictif, n’a pas besoin de dégager de la marge salariale pour le re-signer. À travers notamment les Bird Rights, une franchise peut prolonger son agent libre même si elle dépasse ou se retrouve au-dessus du plafond salarial. Par contre, cela risque de l’amener vers la taxe de luxe, que les franchises payent quand elles ont dépassé le montant de la luxury tax, fixé à 136 millions.

Sign-and-trade & Exceptions

Du coup, pour les équipes déjà bien blindées financièrement, est-ce qu’il y a quand même des moyens pour pouvoir recruter des agents libres ? Oui, voici lesquels.

Sign-and-trade

Si une franchise A est intéressée par un agent libre (restrictif ou non restrictif) mais ne possède pas les ressources pour le recruter, elle peut tenter de monter un sign-and-trade avec la franchise B dans laquelle évoluait ce même joueur. Comme son nom l’indique, c’est une signature suivie d’un transfert. L’agent libre en question signe son nouveau contrat avec la franchise B (sa franchise de base donc), qui ensuite l’échange directement à la franchise A. Cela permet à cette dernière de récupérer le joueur visé, et à l’ancienne équipe du joueur de récupérer une contrepartie et donc de ne pas perdre son agent libre contre peanuts. Cependant, c’est souvent compliqué à mettre en place car ça nécessite des négociations entre les franchises et l’accord de l’agent libre en question.

Exemple de sign-and-trade : à l’été 2019, le Heat avait recruté l’agent libre Jimmy Butler via un sign-and-trade. La franchise de Miami ne possédait pas la marge salariale pour lui offrir un contrat maximum (quatre ans, 142 millions) mais a réussi à monter un transfert avec les Sixers pour rendre la transaction possible. Philadelphie a ainsi pu récupérer une contrepartie, à savoir le joueur de Miami Josh Richardson.

Pour plus de précisions sur le concept du sign-and-trade, c’est par ici.

Mid-level exception

Les équipes étant au-dessus du plafond salarial mais en dessous de la luxury tax possède la mid-level exception pour recruter des agents libres. C’est une enveloppe de 9,5 millions de dollars qui peut permettre aux franchises concernées de signer un ou plusieurs joueurs afin de se renforcer.

Taxpayer mid-level exception

Les équipes étant au-dessus de la luxury tax possède également une mid-level exception pour recruter des agents libres, mais l’enveloppe est bien moins élevée. En effet, elle est d’une valeur de 5,9 millions de dollars.

Bi-annual exception

Comme la mid-level exception, la bi-annual exception n’est dispo que pour les équipes étant au-dessus du plafond salarial mais en dessous de la luxury tax. Pour la saison 2021-22, elle est d’une valeur de 3,7 millions de dollars. Il faut savoir qu’elle n’est utilisable qu’un an sur deux.

Joueurs avec un salaire minimum

Enfin, les équipes ne possédant plus de ressources financières peuvent toujours recruter des joueurs au salaire minimum. Bien évidemment, on parle de joueurs de 75e zone, peu connus ou en pré-retraite.

Pour en savoir plus sur les différentes exceptions, c’est par là.

Deux types d’options à connaître

Player option

Il faut savoir aussi que certains joueurs possèdent une player option sur leur dernière année de contrat. En gros, cela leur donne le choix entre tester le marché ou prolonger une année supplémentaire avec leur équipe. Par exemple, cet été, la superstar des Clippers Kawhi Leonard possède une player option à hauteur de 36 millions de dollars pour la saison 2021-22. S’il décide de l’activer, il prolonge une saison supplémentaire à Los Angeles pour ce montant-là. S’il la décline, il devient officiellement agent libre en 2021.

Team option

Même cas de figure mais dans l’autre sens. Une franchise peut avoir une team option sur un joueur, ce qui lui donne la possibilité de prolonger ce dernier pour une année supplémentaire, ou alors de le laisser filer pour libérer de la marge salariale. Le Miami Heat possède par exemple une team option de 19,4 millions de dollars sur Goran Dragic cet été. Si la franchise floridienne souhaite utiliser cet argent autrement, elle peut choisir de sacrifier son joueur, qui devra alors aller voir ailleurs. Mais si elle estime que Dragic doit rester à South Beach, alors elle peut simplement le conserver une saison de plus. Dernière option possible, décider de le prolonger pour ensuite le transférer.

C’est quoi le moratorium ?

À partir de demain, des offres seront faites, des accords seront trouvés, des joueurs vont changer d’écurie… Mais il faut savoir que rien ne sera officiel avant le 6 août. Du 2 août au 6, on est officiellement en période de négociations, avec des accords de principe, et les signatures ne pourront avoir lieu qu’à partir de vendredi prochain. Si vous voulez vraiment savoir à quoi sert le moratorium, toutes les explications sont là.

Ça y est, vous savez tout sur les grandes bases de la Free Agency. De quoi suivre ça de près et comprendre tout ce qui va se passer dans les jours à venir. On sera évidemment à vos côtés pour tout commenter et tout analyser, signature par signature. Vivement lundi comme on dit chez nous !

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