Brexit means Brexit ? Non, répondent les opérateurs britanniques Virgin Mobile et O2, qui viennent de s'engager à suivre la doctrine européenne en ce qui concerne la fin des frais d'itinérance. Virgin Mobile et O2 ont en effet annoncé que les abonnés britanniques ne seront pas soumis à des frais d'itinérance supplémentaires lorsqu'ils voyageront en Europe.
L'adoption du Brexit et le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) avait pourtant offert un boulevard aux opérateurs britannique pour réimposer des frais d'itinérance mobile à leurs abonnés, jusque-là protégés par la suspension des frais de roaming mise en place par Bruxelles en 2017 – et désormais prolongée jusqu'en 2032.
Si les frais d'itinérance s'appliqueront lors d'un séjour dans un pays hors UE – comme aux Etats-Unis par exemple – beaucoup de Britanniques craignaient que tous les opérateurs reviennent sur le roaming applicable sur le Vieux Continent. Virgin Media O2, le conglomérat qui gère les deux opérateurs, vient toutefois de les rassurer en déclarant que les clients des réseaux O2 et Virgin Mobile conserveraient leur itinérance actuelle et pourraient « utiliser leurs données, leurs appels et leurs SMS comme ils le feraient au Royaume-Uni ».
publicitéEt de rappeler, par la voix de Gareth Turpin, Chief Commercial Officer of Mobile chez Virgin Media O2, que jusqu'à 75 % des résidents britanniques ont toujours l'intention de se rendre à l'étranger en 2022 malgré la persistance de l'épidémie de Covid-19 dans le monde. « Contrairement à d'autres opérateurs de téléphonie mobile qui ont pris la décision de rétablir les frais à partir de ce mois-ci, nous ne ferons pas de même », a fait savoir ce dernier.
Une pique adressée aux trois autres grands opérateurs opérant au Royaume-Uni, à savoir Three, EE et Vodafone. Vodafone et EE travaillent sur l'infrastructure nécessaire à la réintroduction des frais d'itinérance, tandis que Three a l'intention d'imposer des frais d'itinérance à compter de mai 2022. Sur Twitter, le Premier ministre britannique Boris Johnson, pourtant ardeur défenseur d'un Brexit strict, a salué l'initiative des deux opérateurs. « Je salue la décision de Virgin Media et O2 de maintenir la gratuité de l'itinérance, ce qui signifie que les citoyens britanniques peuvent toujours utiliser leurs données mobiles, leurs appels et leurs textes à travers l'Europe sans frais supplémentaires », a déclaré le dirigeant.
Une intervention critiquée par de nombreux utilisateurs de Twitter, qui ont rappelé que les protections d'itinérance étaient déjà en place avant le Brexit, et que la sortie du Royaume-Uni de l'UE force désormais les utilisateurs britanniques à compter sur la « bonne volonté » des opérateurs pour ne pas se voir réimposer des frais de roaming. Des inquiétudes ont également été soulevées quant au fait que des frais d'itinérance pourraient encore être introduits à l'avenir – ou absorbés dans d'autres frais de service.
Pour rappel, la suppression des frais d'itinérance, l'une des réformes les plus concrètes de ces dernières années pour les consommateurs européens, permet depuis juin 2017, pour une durée initiale de cinq ans, aux abonnés au sein des Etats membres d'utiliser leurs forfaits mobiles nationaux dans toute l'UE sans surcoût. Au terme de travaux engagés début 2021, le Parlement européen et les Etats membres viennent d'ailleurs de trouver un accord pour prolonger de 10 ans la suppression des frais d’itinérance au sein de l'UE, c'est-à-dire jusqu’en 2032.
Au terme de ce nouvel accord, qui doit « maintenant être formellement approuvé par le Parlement et le Conseil pour entrer en vigueur, les citoyens pourront appeler, envoyer des SMS et utiliser des données mobiles lorsqu'ils voyagent dans l'UE sans frais supplémentaires et avec la même qualité que chez eux ; ils bénéficieront d'un meilleur accès aux communications d'urgence, où qu'ils se trouvent en Europe ; et ils auront le droit d'être clairement informés lorsqu'un service qu'ils utilisent en itinérance risque d'entraîner des frais supplémentaires par inadvertance », a fait savoir la Commission européenne en fin d'année dernière.
La décision est d’importance et doit servir à améliorer les communications intraeuropéennes. Selon les derniers chiffres livrés par Bruxelles en février 2021, 33 % des personnes interrogées ayant voyagé à l'étranger avaient un débit d'internet mobile inférieur à celui qu'elles obtiennent habituellement chez elles, et 28 % avaient un standard de réseau inférieur à l'étranger (c'est-à-dire un réseau 3G au lieu de 4G). Selon une autre étude, 25 % des utilisateurs ayant eu recours à l’itinérance ont regretté une qualité de service moins bonne en itinérance que chez eux, même lorsque les conditions de réseau auraient pu permettre une meilleure qualité.
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