Jérémy Gabriel accueille avec déception, mais «humilité» et «dignité», la décision de la Cour suprême en faveur de l’humoriste Mike Ward.
S’il reconnaît être sorti «un peu amoché» de cette bataille juridique et que les remarques répétées sur sa personne ont été difficiles à surmonter, M. Gabriel dit ne rien regretter du combat mené dans les dix dernières années.
«Je tiens à dire à ceux et celles qui veulent l’entendre que même dans les pires situations, c’est possible de s’en sortir encore plus fort», a−t−il commenté en tentant de retenir ses larmes, en conférence de presse vendredi matin, à Montréal.
Un peu plus tôt, le plus haut tribunal du pays a tranché dans l’affaire opposant M. Ward à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Dans une décision à cinq contre quatre, la Cour suprême a conclu que l’artiste avait le droit de se moquer de M. Gabriel.
M. Ward avait fait appel de la décision de la Cour d’appel du Québec qui l’avait condamné à verser 35 000 $ en dommages pour M. Gabriel.
Jérémy Gabriel espère que le débat entamé dans les dernières années se poursuivra. «Je souhaite de tout mon coeur que la réflexion collective sur laquelle nous nous sommes penchés aura un effet sur l’acceptation de la différence et du respect que requiert la nouvelle réalité qui nous attend», a−t−il affirmé.
Même si la décision de la cour représente une défaite pour lui, M. Gabriel invite les personnes victimes de discrimination à se tourner vers la CDPDJ.
«Les combats en valent tous la peine», a soutenu celui qui souhaite écrire un livre pour raconter son histoire.
M. Gabriel a dit ne pas avoir l’énergie pour tenter une poursuite en diffamation, soulignant que le but de la plainte n’était «pas d’aller faire de l’argent».
«C’était d’avoir au moins une reconnaissance de l’humoriste qu’il y a des torts qui ont été commis et quelque chose doit être fait à propos de ça», a−t−il précisé.
Il aurait voulu une discussion franche avec l’humoriste dans le cadre d’une rencontre à l’amiable, mais les demandes ont été refusées. M. Gabriel aurait souhaité lui expliquer les impacts de ses propos sur sa vie, qui l’ont amené jusqu’à penser au suicide, a−t−il relaté.
Aux côtés de M. Gabriel, le président de la CDPDJ, Philippe−André Tessier, a tenu à rappeler que le but des démarches de son organisation n’était pas de faire le procès de l’humour et de limiter la liberté d’expression des humoristes.
«Mais bien de défendre le droit à la dignité et à l’égalité d’un jeune adolescent ciblé par des propos discriminatoires sur la base de son handicap protégé» par la Charte des droits et libertés de la personne, a commenté M. Tessier.
Les avocats ont noté que les quatre juges dissidents de la Cour suprême avaient repris plusieurs de leurs arguments.
Frédéric Lacroix−Couture, La Presse Canadienne
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