Avec le Xperia Pro-I, Sony souhaite proposer un smartphone qui ne plaisante pas côté photo et vidéo. Le constructeur s’est ainsi fixé comme objectif de mettre dans un boîtier compact une caméra à l’ergonomie et aux performances professionnelles.
Est-ce vraiment une bonne idée ? En théorie, cela peut y ressembler. Restait à le vérifier, ce que nous avons tenté de faire en vivant avec le Pro-I pendant quelques semaines.
Sommaire
Le Xperia Pro-I est disponible au prix de 1799 €, un tarif très élevé que Sony justifie par l’intégration de composants dernier cri. Le Xperia Pro-I est un produit professionnel et non pas un smartphone destiné au grand public. Et lorsque l’on s’adresse aux professionnels, les tarifs ont tendance à s’envoler.
Sony Xperia PRO-I au meilleur prix Prix de base : 1 799 € eBay -28% 1 300 € Consultez l'offreAmazon1 799 € Consultez l'offreFNAC1 799 € Consultez l'offreDarty1 799 € Consultez l'offre Voir plus d'offresLa gamme Xperia, c’est un peu comme la vieille paire de pantoufles que l’on a à la maison. Elles ne sont pas neuves et ont un look pas vraiment à la mode. On a même un peu honte de les mettre quand on reçoit du monde, mais elles sont tellement confortables…
À moins d’être nostalgique du design des années 2010, le Pro-I ne devrait pas vous émouvoir plus que ça. Fait de métal noir et de verre trempé, on ne peut pas vraiment le classer parmi les smartphones emprunts d’originalité.
Son écran est entouré de bordures noires pas vraiment fines (en haut et en bas on peut même parler de trottoirs). Leur principal avantage est de laisser assez de place afin d’y loger la caméra avant sans avoir à subir de poinçon sur l’écran.
Sony Xperia Pro-I © Presse-Citron
Les flancs rainurés assurent une bonne prise en main, évitant le très redouté effet savonnette dès que l’on a les mains humides. La certification IP 68 le rend d’ailleurs résistant à l’eau et à la poussière.
En plus du port USB-C, on note la présence d’un jack 3,5 mm renforçant cet aspect vintage. Les touches mécaniques sont regroupées sur la bordure droite.
En plus du bouton de mise sous tension (qui héberge le lecteur d’empreintes), on trouve un « vrai » déclencheur, une touche de fonction et le contrôle du volume.
Sony Xperia Pro-I
Chose inhabituelle sur un smartphone (mais systématique sur un appareil photo), la présence d’une attache afin de fixer une lanière. Sony n’a pas poussé la générosité jusqu’à la fournir. Pour 1799 euros, on ne peut apparemment pas tout avoir…
Enfin, le dos de le Xperia Pro-I a le bon goût d’être recouvert de verre mat, le rendant beaucoup moins sensible aux traces de doigts. La caméra est quant à elle logée sur une protubérance toute en longueur.
Le Sony Xperia Pro-I dispose d’un déclencheur mécanique © Presse-Citron
S’ils ne sont pas renversants d’originalité, le design et l’ergonomie du Pro-I s’avèrent efficaces au quotidien. Le smartphone se loge facilement dans une poche de veste ou dans un sac à main. Basique, simple.
Désormais regroupés en une seule entité, les départements Imaging (appareils photo) et Mobile (smartphone) de Sony n’ont pas vraiment eu de mal à collaborer afin de concevoir le Pro-I.
Ils ont concocté une caméra arrière constituée de trois modules. Le principal dispose d’un capteur de type 1″ de 12 Mpxl et d’un objectif 24 mm ouvrant à f/2 et à f/4. L’ultra grand-angle embarque un capteur 12 Mpxl de taille plus modeste (1/2,55″) et d’un objectif 16 mm f/2,2. Enfin, le téléobjectif est quant à lui constitué d’un capteur 12 mpxl (1/2,9″) et d’un objectif 50 mm f/2,4.
Tous trois bénéficient d’un autofocus Dual Pixel à détection de phase et d’une stabilisation afin de réduire le flou de bougé lors de la prise de vue.
Le capteur Sony Exmor RS de type 1’’ du module principal n’est pas vraiment une nouveauté. On le trouve dans les compacts experts du constructeur, et notamment dans le RX100 M7 où il fait des merveilles. Ses photosites de grande taille (2,4 µm) lui permettent de produire une image fidèle, y compris en faible luminosité.
Sony Xperia Pro-I
Détail qui a son importance, ses 24 Mpxls ne sont pas exploités en totalité. Afin de ne pas rendre le Pro-I trop épais, ses concepteurs ont réduit la distance séparant l’objectif du capteur (la distance focale, comme disent les pros).
L’image passant par les lentilles couvre donc partiellement la zone sensible, seul le centre du capteur étant effectivement utilisé. Cela explique pourquoi les photos produites ne comportent « que » 12 Mpxl au lieu des 20,1 mpxls disponibles. Ce subterfuge explique pourquoi Sony parle d’un capteur de type 1″ « adapté spécialement au smartphone ».
Pourquoi ne pas avoir opté pour un capteur plus petit ? Parce que cela sonnait moins bien sur la fiche technique, sûrement. Mais aussi parce que les photosites de grande taille conservent leurs performances en matière de sensibilité. Et surtout parce qu’utiliser un capteur déjà existant évite d’en concevoir un nouveau, ce qui revient fatalement plus cher.
Les objectifs du Pro-I ont fait l’objet de toutes les attentions. Conçus par Zeiss, ils sont de type Tessar T*. Les lentilles bénéficient d’un traitement antireflet optimisé et le calibrage du couple capteur + objectif sont calibrés manuellement.
Afin de tirer le meilleur du Pro-I, Sony fournit trois applications : Photo Pro, Cinema Pro et Video Pro. Les deux premières sont déjà connues puisqu’on les retrouve sur les Xperia haut de gamme depuis deux ans. En revanche, Video Pro fait ici sa première apparition.
Fort logiquement, Photo Pro remplace l’application Camera d’Android. Sony l’a conçue afin de reprendre les principaux éléments de l’interface des Alpha. Si l’on a déjà utilisé un boîtier reflex ou hybride de la marque, on ne sera donc pas dépaysé par la logique des menus ni par les pictogrammes employés.
Comme tout appareil photo, le Pro-I dispose d’un mode de prise de vue tout automatique. Il s’avère particulièrement utile si l’on ne souhaite pas se fatiguer avec les paramètres.
Sony Xperia Pro-I © Presse-Citron
Se limiter à ce mode serait toutefois dommage, le Pro-I donnant le meilleur de lui-même dans les modes semi-automatiques ou manuel. Après tout, c’est l’essence même de son existence. On dispose alors d’une bonne latitude dans le paramétrage de la prise de vue afin de créer des images créatives.
Sony Xperia Pro-I © Presse-Citron
En plein jour, les images produites sont de très bonne qualité avec l’objectif principal, le grand angle et le téléobjectif. L’autofocus est à la fois rapide et précis et le suivi automatique du visage ou de l’œil (humain ou animal) est un véritable plaisir à utiliser.
En conservant les réglages par défaut, les couleurs des images JPEG sont d’une grande fidélité et on apprécie la belle gestion du HDR. On pourra aussi opter pour la prise de vue en RAW (ou RAW + JPEG) afin d’obtenir des fichiers éditables plus efficacement sur un logiciel de traitement d’images comme Lightroom par exemple.
Le Pro-I ne dispose pas de mode nuit spécifique. Cela ne l’empêche pas de produire des photos d’excellente tenue en faible luminosité. Il dispose pour cela d’une stabilisation optique de qualité et d’un capteur aux photosites de grande taille. Aussi bon soit ce duo, il faudra quand même caler l’appareil sur un support stable en photo de nuit, la stabilisation ne pouvant pas faire de miracles.
Sony Xperia Pro-I © Presse-Citron
Sony Xperia Pro-I © Presse-Citron
Si vous n’êtes pas du genre patient et que vous recherchez une expérience de prise de vue pousse-bouton, alors ne choisissez pas le Pro-I, mais plutôt un smartphone dopé à l’IA comme le Pixel 6 Pro ou l’iPhone 13. Le poulain de Sony nécessite un minimum d’expérience ainsi qu’un temps d’apprentissage afin de donner le meilleur de lui-même. Mais alors, quel plaisir de produire des images ! La promesse de Sony envers les photographes exigeants est donc bien tenue.
Des deux applications disponibles pour l’enregistrement vidéo, Cinema Pro est sans conteste la plus complète. Elle offre tout ce qu’un vidéaste exigeant est en doit d’attendre d’une caméra professionnelle. Afin de la concevoir, Sony a eu l’excellente idée de recréer le rendu colorimétrique de ses caméras pro CineAlta. Et notamment du modèle VENICE CineAlta, très prisée des réalisateurs de longs métrages.
Comme Photo Pro, Cinema Pro nécessite un peu de temps afin de se laisser dompter. Le fonctionnement de l’application en « projets » autorise une meilleure cohérence dans l’enregistrement de plusieurs plans. En plein jour comme en faible luminosité, on apprécie la qualité de l’image produite, notamment avec l’objectif grand-angle. Les deux autres ne sont pas à la traîne et l’on apprécie leurs performances.
Le Pro-I est le premier smartphone à pouvoir capter des séquences vidéo en 4 K HDR à 120 im/s. Cela permet de créer de magnifiques ralentis, y compris en condition d’éclairage complexe. Précisons aussi que la double ouverture de l’objectif grand-angle est parfaitement exploitée en vidéo. De quoi produire des effets de toute beauté, notamment en matière de flou d’arrière-plan.
Video Pro fait donc ses premières armes sur le Pro-I. L’application n’est en aucun cas une version bridée de la précédente. Elle a été pensée pour les vloggeurs et la captation spontanée et dispose d’une interface simplifiée. Cela ne veut pas dire qu’elle n’est pas efficace, loin de là, puisqu’elle offre la quasi-totalité des fonctions de Cinema Pro. On l’utilisera pour l’enregistrement au quotidien, où elle s’avère redoutablement efficace tout en conservant la qualité d’image.
Que l’on utilise l’une ou l’autre, il est possible d’enregistrer jusqu’en 4K à 24, 25, 30, 60 et 120 im/sec. La qualité d’image est toujours au rendez-vous, tant en faible qu’en bonne luminosité. Le son capté s’avère lui aussi très satisfaisant, même s’il n’égale pas ce qu’on pourrait obtenir avec des micros.
Comme pour la photographie, le Pro-I ne fera en aucun cas rougir de honte un vidéaste exigeant. Les séquences qu’il enregistre sont tout bonnement excellentes. Les Vloggeurs apprécieront enfin la disponibilité d’un moniteur externe optionnel spécialement conçu pour le Pro-I. Vendu 199 €, il se connecte sur le port USB-C et se fixe au smartphone à l’aide d’un support fourni. Il dispose d’une prise pour micro externe et permet surtout d’utiliser la caméra arrière pour se filmer.
Même si Sony s’évertue à présenter le Pro-I comme un appareil photo/caméra de qualité professionnelle, il n’en reste pas moins un smartphone. Petite revue de détail des autres aspects de la bête.
En un mot comme en mille : l’écran du Pro-I est une merveille. Il se compose d’une dalle OLED 6,5 ’’ 21/9è affichant 1644 x 3840 pixels. Afin de produire une image encore plus nette, la définition effective est de 1096 x 2450 pixels, chaque point de l’image étant constitué de plusieurs éléments d’affichage. Cela permet d’afficher en théorie des images plus précises, ce que nous avons pu vérifier en pratique.
L’image est lumineuse, fluide et offre un véritable respect de la colorimétrie. L’absence de poinçon est sans aucun doute un avantage, tout comme le taux de rafraîchissement variable de 120 Hz et la compatibilité HDR 10+. On adore.
Sur cet aspect, tout va bien. Le Pro-I embarque un Snapdragon 888, 12 Go de RAM et 512 Go de stockage interne. On pourra même étendre cette capacité en insérant une carte micro-SDXC (1 To maxi).
On vous épargne les résultats détaillés des benchmarks, forcément excellents. D’ailleurs, nous n’avons à aucun moment rencontré le moindre ralentissement lors de ces tests. En revanche, le Pro-I chauffe rapidement et beaucoup lorsqu’il exécute des tâches nécessitant une grande puissance de calcul.
Les choses se gâtent un peu dès qu’on se penche sur l’aspect logiciel. Utiliser Android 11 (et bientôt Android 12) sur un smartphone c’est bien. Mais coller par-dessus une surcouche maison du siècle dernier, c’est pas bien. Aucune possibilité de personnalisation, barre de recherche Google inamovible de l’écran d’accueil, tiroir d’applications imposé, etc.
Pire encore : Sony persiste à installer des logiciels inutiles (surtout pour un smartphone comme le Pro-I) et ne permet pas de les désinstaller. C’est par exemple le cas des jeux Call of Duty Mobile et Asphalt 9 qui occupent à eux deux plus de 5 Go de stockage. Quel gâchis sur un smartphone professionnel !
Malgré une batterie de 4500 mAh, le Pro-I n’est pas un monstre d’endurance. Ce n’est à vrai dire pas tellement étonnant, l’écran à très haute définition nécessitant pas mal d’énergie. Ajoutez à cela une fréquence de rafraîchissement non adaptative, une compatibilité 5G ainsi qu’une captation vidéo gourmande et vous ne serez pas surpris de n’atteindre que rarement une journée complète d’autonomie.
On regrette également l’absence de charge sans fil, ce qui nous semble étonnant pour un smartphone haut de gamme conçu en 2021, honteux pour un modèle vendu 1800 euros. La charge filaire s’effectue plutôt rapidement à l’aide du bloc secteur 30 Watts fourni (30 minutes pour passer de 0 à 50 %). Une maigre consolation.
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Au-delà de l’enregistrement proprement dit, il offre la puissance de traitement nécessaire pour l’édition de photos et de clips sans avoir à passer par un ordinateur. Il souffre toutefois de quelques inconvénients que l’on regrette de trouver sur un produit de ce prix. À commencer par une autonomie pas vraiment extraordinaire, une surcouche logicielle d’un autre temps ainsi que la présence de bloatwares impossible à désinstaller facilement.
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