Depuis plusieurs années, la plateforme flamande Mooov met en valeur le cinéma dans toute sa diversité, en allant dénicher en festivals des petites perles venues des quatre coins de la planète. À côté d’une activité de distribution — qui a par exemple permis aux cinéphiles belges de découvrir un chef-d’oeuvre comme An Elephant Sitting Still du Chinois Hu Bo —, Mooov propose depuis 2019 un festival, présentant une quarantaine de films d’horizons très divers, dont de nombreuses avant-premières. Comme en 2020, celui-ci se déroule cette année en ligne, du 20 avril au 3 mai prochains sur Mooov.be.

Focus sur le cinéma iranien

Cette 3e édition du Mooov Festival s’ouvre, ce mardi à 20h avec Radiograph of a Family (rediffusion les 27 & 28/4), documentaire intimiste dans lequel la cinéaste Firouzeh Khosrovani revient sur le mariage malheureux de ses parents au lendemain de la Révolution islamique iranienne de 1979.

Ce film s’inscrit dans un focus consacré au cinéma iranien, qui permettra de voir ou revoir dix productions récentes, dont Yalda, la nuit du pardon de Massoud Bakhshi (les 21/4 & 1/5), Son-Mother de Mahnaz Mohammadi (27, 29/4 & 1/5) et surtout There is No Evil de Mohammad Rasoulof (27/4 & 2/5), vainqueur de l’Ours d’or à la Berlinale 2020.

En provenance de la dernière Mostra de Venise cette fois, on pourra également découvrir en avant-première le grand prix du jury Nuevo Orden (26-27/4), film très impressionnant de Michel Franco qui fait exploser la société de castes mexicaine, et Notturno (25-27/4) du grand documentariste italien Gianfranco Rosi, qui a posé cette fois sa caméra du côté des frontières mouvantes de la Syrie.

Un jury de femmes

Mooov Festival: Un festival de cinéma du monde

Cette année, le jury international du Mooov Festival est composé entièrement de femmes, comme la cinéaste syrienne basée à Bruxelles Rand Abou Faker, la programmatrice du festival de Rotterdam Delly Shirazi, la cinéaste et militante iranienne Mahnaz Mohammadi ou encore la journaliste de la VRT Loubna Khalkhali. Celles-ci devront départager huit longs métrages venus du Costa-Rica, d’Argentine, d’Iran, du Nigeria, de Corée du Sud, du Brésil, du Mexique et de Chine (avec le très beau Wisdom Tooth, cf. ci-contre). Le gagnant succédera à This Is Not a Burial, It's a Resurrection du Lesothan Lemohang Jeremiah Mosese en 2020 et à Widow of Silence de l’Indien Praveen Morchhale en 2019.

En dehors de la quarantaine de projections virtuelles de films, le festival Mooov propose également d’autres activités gratuites en ligne. Dans le cadre du focus sur le cinéma iranien, on pourra ainsi assister, le 21/4 à 19h30, à une rencontre intitulée « Existe-t-il une vie après Kiarostami? » (décédé en 2016), qui fera le point sur le jeune cinéma iranien.

Parmi les autres thématiques abordées: le rôle de la migration sur l’identité d’un cinéaste, un panel autour du cinéma palestinien avec notamment les frères Arab et Tarzan Nasser et Ameen Nayfeh — dont les films Gaza Mon Amour, avec Hiam Abbass, et le road-movie absurde 200 Meters sont programmés au festival —, une discussion sur l’industrie de la mode (huit ans après l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh) ou encore un débat autour de la parité homme-femme au cinéma.

Malgré tous ses efforts, le festival regrette en effet de n’avoir pu programmer cette année que 40% de films de femmes… Parmi elles, on retrouve la Japonaise Naomi Kawase avec True Mothers (les 28 & 30/4), labellisé Cannes 2020, ou Haifaa al-Mansour. Découverte avec le très beau Wadjda en 2013, revue en 2018 avec le raté Mary Shelley, la cinéaste saoudienne présente The Perfect Candidate (1 & 2/5), étonnant essai de film féministe dans un pays qui, c’est rien de le dire, ne l’est pas…

Un polar amoureux venu de Chine

En partenariat avec Bozar Cinema, le Mooov Festival propose, ces 23 et 29 avril à 19h45 sur son site Mooov.be, l’avant-première virtuelle de Wisdom Tooth du Chinois Liang Ming, suivie d’une rencontre pré-enregistrée avec ce dernier animée par Flora Lichaa, chercheuse au Centre for East Asian Studies de l’ULB.

Acteur vu notamment dans Nuits d'ivresse printanière de Lou Ye en 2009, Liang Ming signe ici un premier long métrage attachant, centré sur la relation entre Gu Xi (fabuleuse Xingchen Lyu) et Gu Liang, une soeur et un frère sans papiers vivotant de la pêche dans des paysages enneigés du nord de la Chine. Cette relation aux accents incestueux (non consommés) se transforme progressivement en un triangle amoureux mouvant, quand s'insère dans l’équation Qingchang, jeune Chinoise débarquant de Corée du Sud qui fait tourner le coeur du jeune homme.

Récompensé du prix du meilleur réalisateur au 3e Festival international du film de Pingyao (créé par le réalisateur Jia Zhangke dans sa région natale du Shanxi), Wisdom Tooth est un drame assez insaisissable, une romance matinée de polar poisseux qui dénonce, sans appuyer le trait, la lutte des classes en Chine, entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien… Bref un parfait représentant du nouveau cinéma chinois.

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