Si tout s’est passé normalement, le Canadien a gagné hier soir et mène 1-0 dans sa série contre les Maple Leafs de Toronto. Mais j’avoue que mercredi, j’étais inquiet. Pas parce que Carey Price a fracassé son hockey après avoir raté un tir inoffensif...
Mais parce que, mercredi, Angela Price n’allait visiblement pas très bien. Elle a expliqué à ses fans qu’elle avait le moral dans les talons, que son état d’esprit n’était pas très bon et qu’elle n’avait rien de positif et d’intéressant à livrer sur sa page Instagram.
C’était d’autant plus inquiétant que, lundi, Angela racontait en après-midi qu’elle avait passé la journée à combattre une vilaine migraine. Et qu’il y a une dizaine de jours, elle expliquait comment sa sœur qui venait l’aider avec les enfants avait été coincée aux douanes sans obtenir une exemption de quarantaine.
Heureusement, les choses allaient mieux hier et elle avait plein de produits intéressants de sa collection CHic 21 à offrir sur ses réseaux sociaux. Ça m’a rassuré, Carey serait prêt pour le match.
LE FRANÇAIS ET JULIE PETRY
Lundi, ce fut un peu plus délicat. Julie Petry s’est rendue dans un commerce de la Rive-Sud. Ç’aurait l’air que le commis aurait roulé les yeux au ciel quand Mme Petry a été incapable de le saluer en français. Donc, elle s’est vidé le cœur sur sa page Instagram DailyJules. En racontant comment elle s’était sentie insultée et bouleversée et tout ce qui s’en suit.
Mardi, les lamentations avaient été enlevées, mais Julie Petry y allait d’une logorrhée interminable pour s’expliquer en précisant que de telles situations pourraient nuire au Canadien dans le recrutement des joueurs.
Évidemment que ces femmes sont jeunes, intelligentes et ont parfaitement le droit de monter leur entreprise et de se servir de leur statut pour promouvoir leurs produits et ceux qu’elles endossent comme influenceuses.
Mais je me disais que tous les efforts du Canadien pour contrôler l’image de sainte-nitouche de ses joueurs, toutes les mesures de censure imposées aux médias professionnels pour contrôler et orienter ce qu’on va montrer, dire et écrire dans les médias traditionnels, sont contredits chaque jour sur Instagram, qui semble le véhicule idéal pour faire la promotion d’une entreprise, de ses activités et de ses états d’âme.
Pas besoin d’un rendez-vous avec Paul Wilson pour voir la salle de bain de votre joueur favori ou le contenu de son garde-manger, allez voir sur Instagram !
SITUATION TRÈS DÉLICATE
Paul Wilson, le vice-président aux affaires publiques et aux communications du Canadien, a tout connu dans sa longue carrière. Mais là, il entre dans un univers très 2021 et il reconnaît que rien n’est simple dans cette situation : « Nous ne pouvons ni ne voulons intervenir dans le contenu des réseaux sociaux des conjointes des joueurs. Mais nous sommes très conscients de ce qui se passe. Je dirais que nous avons sauvé plusieurs situations au cours des derniers temps. Il faut parfois expliquer que certaines sensibilités au Québec doivent être respectées. Ce n’est pas toujours évident pour une conjointe qui vient de l’étranger. On désamorce », confie Wilson.
En fait, l’équipe des communications du Canadien, Paul Wilson en tête, intervient régulièrement. Il explique aux joueurs en début de saison qu’il faut faire attention avec les réseaux sociaux : « Mais je n’ai pas l’autorité légale ni morale d’imposer quoi que ce soit. Je fais œuvre de sensibilisation. Quand le chanteur country américain s’est fait filmer en train d’utiliser le mot en n... un soir de brosse en février [c’est Morgan Wallen], j’ai demandé à Claude Julien de rencontrer les joueurs. Je leur ai raconté comment Wallen avait perdu ses contrats d’enregistrement et que sa maison de disque l’avait laissé tomber. C’était bien parce qu’en plus, certains joueurs l’aimaient beaucoup. J’en ai profité pour leur rappeler que même leurs proches devaient montrer de la prudence », expliquer Wilson.
GÉRER L’INGÉRABLE
Paul Wilson répond avec une grande prudence à ces questions. Il faut comprendre que le Canadien — et ça n’a jamais été pire que depuis l’ère Bergevin — contrôle tout ce qui se passe et surtout, ce qui se sait dans les médias. D’abord, en utilisant ses partenaires comme RDS, TVA Sports et le 98,5 et en muselant le reste de la presse.
Mais on sait chez la Sainte-Flanelle que ça déborde sur les réseaux sociaux de certaines conjointes des joueurs. Il suffirait que des sites de fans du CH se mettent à éplucher Instagram, Twitter et Facebook pour que les histoires soient étalées d’une autre façon au grand public. Et que des liens ou des amalgames soient faits pour mettre l’organisation dans le trouble : « On est proactif, on sait ce qui se passe. On ne dort pas aux gaz. Mais on est en 2021, et c’est une réalité qu’il va falloir apprivoiser », révèle Wilson.
Va falloir apprendre à gérer l’ingérable.
Comme le Canadien va gagner la Coupe Stanley, notre CH glorieux va devoir affronter une équipe américaine dans le carré d’as. Quelque part à la mi-juin. Ce sera impossible de jouer au Centre Bell si le fédéral ne lève pas sa quarantaine obligatoire pour les Canadiens et les visiteurs entrant au pays : « Les pourparlers sont déjà engagés en haut lieu à Ottawa. Tout le monde est conscient de la situation. On travaille sérieusement pour trouver une solution », affirme Paul Wilson.
Il faut comprendre que toutes les équipes canadiennes impliquées dans les séries ont déjà entrepris ces démarches. Ainsi que la ligue. On ne réserve pas des hôtels et des arénas la veille d’une série.
Ça serait pour le moins frustrant que le Canadien dispute la série finale à Plattsburgh... et que les fans ne puissent s’y rendre.
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