ÉLECTION PRESIDENTIELLE. Emmanuel Macron repousse encore l'officialisation de sa candidature. Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour et Gérald Darmanin passent un grand oral devant la police alors que dans les sondages les positions sont figées.
L'essentielLe logement est "le parent pauvre du quinquennat" d'Emmanuel Macron. Le rapport annuel de la fondation Abbé Pierre sur l'état du mal-logement en France a de quoi inquiéter, il indique que 4,1 millions de personnes sont mal-logées ou manquent d'un logement et que le nombre de personnes sans domicile a doublé en 10 ans, elles sont actuellement 300 000. Face à ces constats et l'analyse des politiques gouvernementales, la fondation Abbé Pierre assure que "le logement n’a jamais été une priorité de l’exécutif au cours de ce mandat". Les principaux reproches de la fondation portent sur l'absence de construction de logements, dont les logements sociaux, et "des arbitrages financiers profondément inégalitaires, des coupes budgétaires inédites, [...] qui se sont prolongées tout au long du quinquennat".
Une défection de plus du côté du Rassemblement national. L'eurodéputée Maxette Pirbakas a choisi de rallier Eric Zemmour et a officialisé sa rupture avec le parti de Marine Le Pen dans les lignes du Figaro. L'agricultrice guadeloupéenne se dit déçue de la candidate d'extrême-droite : "J’avais particulièrement été séduite par Marine Le Pen. Ça me plaisait bien de défendre les outre-mer avec cette femme de charisme qui est pour les petits, les pauvres… Mais, depuis deux ans, j’ai pu mesurer l’écart entre les promesses et la réalité des choses". Mais si elle rejoint le candidat de Reconquêtes! elle ne veut pas "servir de vitrine" et attend des actions si Eric Zemmour est élu : "Je suis une femme de conviction. Je veux défendre le retour de l’eau potable sur tous les territoires d’outre-mer à horizon cinq ans, la fin des problèmes d’assainissement et une croissance verte."
Jordan Bardella a été informé hier de sa mise en examen pour avoir "qualifié la ville de Trappes de République islamique". Le président par intérim du Rassemblement national a rendu l'information publique lui-même, ce matin sur Europe 1. En octobre 2021, après que le maire de Trappes, Ali Rabeh, ait été réélu, Jordan Bardella avait fustigé un "gouvernement [qui] reste passif devant la constitution de Républiques islamiques en miniature". Ce mercredi il maintient sa position et critique aussi le système judiciaire. : "Je déplore que la justice française poursuive le même but aujourd'hui que les islamistes, à savoir faire taire ceux qui dénoncent le réel et ceux qui refusent de voir d'innombrables quartiers en France se transformer".
La publication de l'enquête de Victor Castanet sur les maltraitances dans les EHPAD des groupes Orpea et Korian continue d'influencer la campagne présidentielle. Ce matin sur RTL, Yannick Jadot s'est indigné face aux révélations du livre Les Fossoyeur : "Dans quelle société sommes-nous arrivés pour que nos ainés deviennent des produits spéculatifs, avec la complicité des autorités publiques". Le candidat assure que s'il est élu, il interdira "tout nouveau établissement privé à but lucratif" et promet de mettre en place "une grande politique de la dépendance qui mettra entre 8 et 9 personnels soignants pour 10 pensionnaires. On ne peut pas rester dans un tel niveau de maltraitance et de cynisme libéral".
Si aucun candidat de gauche n'a souhaité venir au débat organisé par le syndicat de police Alliance, l'un d'entre, Jean-Luc Mélenchon n'a tout simplement pas été invité. "Il n'y a aucun intérêt" à débattre avec "quelqu'un qui prône la haine anti-flic à longueur de temps, qui passe son temps à dire que nous sommes des factieux, des groupuscules d'extrême-droite et qui passe son temps à polémiquer sans faire avancer le débat et [sans essayer de] comprendre le malaise des policiers", a expliqué Fabien Vanhemelryck, le secrétaire général du syndicat au micro de BFMTV. Lors de l'émission Face à baba, le 27 janvier, Jean-Luc Mélenchon s'était retrouvé devant Yannick Landurain, un policier de la BAC 93 et les échanges ente les deux hommes étaient virulents.
Le premier syndicat de police, Alliance, a invité les candidats à l'élection présidentielle à participer à un "grand oral" ce mercredi 2 février, à 11h30, pour traiter toutes les questions liées à la sécurité. Les membres des forces de l'ordre ne feront face qu'à Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour et Gérald Darmanin, représentant d'Emmanuel Macron. La gauche sera donc absente du rendez-vous. Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Yannick Jadot ont refusé d'honorer l'invitation. Quant au candidat Insoumis, il n'a pas été convié par le syndicat. "Quel intérêt de discuter avec un candidat qui ne fait que prôner la haine anti-flic ?", a indiqué le secrétaire général d’Alliance, Fabien Vanhemelryck pour justifier la décision du syndicat.
Attendu dans le Nord ce mercredi, Emmanuel Macron a préparé sa venue en donnant une interview à La Voix du Nord, mardi 1er février. Les journalistes ont évidemment interrogé le chef de l'Etat sur sa future candidature mais le sujet a été contourné par l'intéressé : "J'ai d’abord l’obsession que la phase aiguë de l’épidémie et le pic de la crise géopolitique actuelle soient derrière nous", explique-t-il, espérant trouver une issue à la crise sanitaire du Covid et au conflit entre la Russie et l'Ukraine. "Je ne peux pas raisonnablement expliquer aux Français que je vais m’adonner à ce temps démocratique important, alors que je leur ai dit que je serai président jusqu’au bout et que nous avons une crise à la frontière ukrainienne qui menace notre sécurité collective".
"Vous avez vu, et vous verrez encore, ces prochains jours, des responsables politiques instrumentaliser le désespoir, les situations dramatiques des migrants." Yannick Jadot en meeting à Lille ce mardi soir a mis au coeur de son discours le sort des migrants. Le candidat des Verts à la présidentielle de 2022 a plaidé pour que la France accueille "dignement" les réfugiés. Il a également mis en cause l'exécutif : "A Calais, dans le pays des droits humains, chaque matin, ces personnes se font arracher des tentes, confisquer des effets personnels, des associations sont empêchées de travailler."
"Elle est très proche de moi." Interrogé sur le plateau du journal télévisé du 20 heures de France 2 ce mardi, Éric Zemmour a réagi aux propos de Marion Maréchal et son potentiel ralliement à l'ancien polémiste : "Elle ne m’a pas encore rejoint." Et d'assurer qu'il n'y aurait pas de trahison en cas de soutien de l'ancienne députée du rassemblement national : "Vu les affrontements entre Marion et sa tante, je comprends que ce soit très douloureux pour tout le monde. Mais c’est de la politique, elle ne trahit pas. Elles ont des lignes politiques différentes."
En préambule d'un déplacement dans le Nord mercredi, Emmanuel Macron a accordé une interview à La Voix du Nord. Forcément interrogé sur ses ambitions présidentielle, le chef de l'Etat a balayé d'un revers de la main toute annonce de candidature. "J'ai d’abord l’obsession que la phase aiguë de l’épidémie et le pic de la crise géopolitique actuelle soient derrière nous", explique-t-il, espérant trouver une issue à la crise sanitaire du Covid et au conflit entre la Russie et l'Ukraine. "Je ne peux pas raisonnablement expliquer aux Français que je vais m’adonner à ce temps démocratique important, alors que je leur ai dit que je serai président jusqu’au bout et que nous avons une crise à la frontière ukrainienne qui menace notre sécurité collective".
Marine Le Pen a parlé sécurité à Brest et a mentionné ses mesures les plus fortes censées remédier à "quarante de laxisme". La candidate du Rassemblement national entend mettre "un terme au désordre de la loi du plus fort, au harcèlement quotidien des honnêtes gens et au règne de la terreur des mafias de la drogue, dont les crimes n’ont d’égal que l’idéologie islamisante à laquelle ils sont si souvent associés". Parmi ses propositions, elle insiste sur l'augmentation du budget de la sécurité et de la justice à hauteur de 7,7 milliards d’euros sur 5 ans pour créer 7 000 postes de policiers et de gendarmes et doubler le nombre de magistrats, ces derniers sont actuellement 9 000. Les augmentations envisagées par Marine Le Pen ne s'arrêtent pas là, elles concernent aussi le nombre de places dans les prisons : la candidate souhaite passer de 60 000 places à 85 000. Ont été évoquées également par la représentante du RN le rétablissement des peines planchers et l'installation d'un centre éducatif fermé dans chaque département.
Le Conseil constitutionnel a publié le nombre de parrainages validés détenus par chaque candidat à l'élection présidentielle. Emmanuel Macron, même s'il n'est toujours pas officiellement candidat possède le plus de signatures avec 105 parrainages. Anne Hidalgo qui compte sur le réseaux des élus socialistes pour obtenir les 500 signatures en a 48. Valérie Pécresse dispose de 34 parrainages et le communiste Fabien Roussel de 30 soutiens d'élus. Eric Zemmour, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan, François Asselineau, Nathalie Arthaud et Yannick Jadot possèdent entre 10 et 15 signatures. Tous les autres candidats sont sous la barre des 10 signatures. Retrouvez le détail des listes de parrainages dans notre article.
Les émissions de Cyril Hanouna deviennent de vrais rendez-vous politique et une chercheuse du CNRS, Claire Sécail, s'est penchée sur le traitement politique accordé à chaque candidat entre septembre et décembre 2021. Les conclusions de l'enquête sont sans appel, sur la période l'extrême-droite et surreprésentée sur les plateaux de l'animateur-star de C8. Si 17% du temps d'antenne des émissions de Cyril Hanouna sont consacrées aux sujets politiques, soit 1h30, sur ce temps la parole est donnée à l'extrême-droite à hauteur de 52,9% contre 22,5% pour la majorité présidentielle, 7,6% pour la gauche, 5% pour la droite et 1,8% pour les Verts. Côté candidat, c'est Eric Zemmour qui est le plus représenté avec 44,7% contre 22,5% pour Emmanuel Macron et 7,1% pour Marine Le Pen. S'il ne peut nier, Cyril Hanouna se défend sur ces chiffres : "Eric Zemmour c’est lui qui fait le plus parler. Ici on traite les polémiques, il y a beaucoup moins de polémiques sur Valérie Pécresse".
Marine Le Pen est en visite à Brest ce mardi 1er février et a prévu de présenter son programme sur la sécurité. La candidate du RN a notamment souhaité faire une escale au commissariat de Pontanezen afin "d’apporter son soutien aux policiers qui sont en première ligne face à cette situation", faisant référence aux tirs de mortiers qui visaient les force de l'ordre et le tramway et survenus ces derniers jours. Des manifestants se sont opposés à la venue de la candidate à l'Elysée et ils étaient une trentaine à s'être mobilisés devant la gare puis devant le commissariat. Marine Le Pen a donc été accueillie par les bousculades et les insultes mais a pu s'entretenir une demi-heure avec le personnel de police présent dans le commissariat.
La candidate animaliste à l'élection présidentielle, Hélène Thouy, poursuit sa course aux signatures, elle explique en avoir obtenu 280 sur 500. Selon la prétendante à l'élection présidentielle "le Parti animaliste peut être la petite surprise de cette élection car la question animale diffuse. (...) Notre participation pourrait même faire baisser l’abstention en ramenant des citoyens à la politique par cette question-là", comme elle l'explique dans les pages du Figaro. Elle n'ambitionne pas de remporter le scrutin mais espère atteindre le 4-5% pour porter la cause animale. Si elle ne passe pas au second tour, elle assure qu'elle ne ralliera aucun candidat, pas même l'écologiste Yannick Jadot. "Notre mouvement est transpartisan, il rassemble des gens de droite comme de gauche pour défendre la cause animale", explique-t-elle. Bien partie dans la quête aux parrainages, la candidate animaliste regrette que les chasseurs fassent pression sur les élus pour l'empêcher d'avoir le nombre de signatures nécessaires.
LIRE PLUS En savoir plusLes dates officielles des premier et second tours de l'élection présidentielle sont les suivantes : les scrutins auront lieu les 10 et 24 avril 2022. Le mandat d'Emmanuel Macron s'achèvera officiellement le 13 mai 2022. Or le chef de l'Etat doit être élu 35 jours au plus avant l'expiration des pouvoirs de son prédécesseur. Une autre règle veut que le deuxième tour de la présidentielle soit organisé quatorze jours après le premier. Deux créneaux étaient donc possibles : les 10 et 24 avril ou les 17 avril et 1er mai. Mais la tenue d'un 2e tour le jour de la fête du Travail rendait un scrutin compliqué, d'autant que les traditionnels défilés syndicaux mobilisent ce jour-là un important dispositif policier qui sera déjà nécessaire dans le contexte de ce 2e tour.
La liste des candidats à l'élection présidentielle 2022 commence à se consolider, mais il est encore envisageable que s'opèrent des rapprochements ou des alliances entre différentes formations ou qu'émergent des projets qui transcendent les appareils. Pour devenir officiellement candidat, chaque prétendant devra obtenir 500 parrainages de maires et d'élus locaux.
Plusieurs enquêtes sondagières ont déjà été faites sur l'élection présidentielle 2022. Il est bien entendu bien trop tôt pour en tirer des enseignements précis, puisque la campagne ne fait que commencer, mais ces sondages donnent tout de même des indications sur les rapports de force politiques avant le lancement de la campagne.
Voici notre compilation des sondages effectués par tous les instituts depuis le mois de janvier 2021 ; la plupart des candidats sont désormais connus, plusieurs dynamiques revêtent une importance singulière dans l'analyse de ces sondages : celle d'Eric Zemmour, de Valérie Pécresse et de Marine Le Pen notamment.
A noter qu'à côté des sondages d'intention de vote traditionnels (Harris Interactive, Ipsos, Elabe), deux instituts effectuent un "rolling" : Ifop pour LCI, Paris Matchet Sud Radio ; OpinionWay pour Les Echos. Il s'agit de cumuls "glissants" de vagues journalières sur trois jours.
Tous les sondages effectués jusqu'à présent donnent Emmanuel Macron qualifié pour le second tour de l'élection présidentielle 2022 et la majorité le donne opposé à Marine Le Pen. Quelques études ont émis l'hypothèse qu'Eric Zemmour se qualifie au second tour (battu par Emmanuel Macron) à l'automne, plusieurs études donnent Valérie Pécresse en mesure de se qualifier pour le second tour.
Depuis la réforme constitutionnelle de 1962, le président de la République est élu au suffrage universel direct. Pour se présenter, chaque candidat doit recueillir au moins cinq cents "parrainages" effectués par des élus de la République, répartis sur au moins trente départements ou collectivités d'outre-mer. Ces parrainages doivent être adressées au Conseil constitutionnel qui les valident. L'élection du président de la République a lieu 20 jours au moins et 35 jours au plus avant la fin du mandat du président en exercice.
L'élection présidentielle est l'élection majeure en France car c'est celle qui (re)structure le champ politique pour 5 ans. C'est à partir de la désignation du président de la République que l'ensemble de la vie publique s'organise : le chef de l'Etat, une fois élu, met en place son gouvernement ; les législatives qui suivent lui donnent une majorité - sauf cas extraordinaire, encore jamais vu sous la Ve République ; l'opposition se forme alors autour de l'élection des députés, qui donnent plus ou moins de poids aux différents partis politiques. C'est l'exécutif qui fixe alors l'agenda, le rythme des réformes pour mettre en oeuvre le programme du président. Le suffrage universel confère au chef de l'Etat une légitimité politique incontestable, et seul le gouvernement est responsable devant l'Assemblée nationale.
Lors de la précédente élection présidentielle, en 2017, Emmanuel Macron avait été élu président de la République au second tour avec une large avance sur Marine Le Pen, qui dépassait tout de même les 10 millions de voix et gagnait plus de 12 points par rapport au premier tour.
Le résultat du premier tour, le dimanche 23 avril 2017, donnait Emmanuel Macron en tête devant Marine Le Pen, le candidat des Républicains François Fillon, dont la campagne avait été plombée par les affaires et Jean-Luc Mélenchon, un temps pressenti comme le troisième homme et proche des 20% :
Pour rappel, le scrutin présidentiel est uninominal à deux tours et le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. La loi qui organise le scrutin est très précise : si aucun candidat n'obtient de majorité au premier tour du scrutin, il est procédé, le quatorzième jour suivant, à un second tour, entre les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de voix au premier tour.
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