La ville est encore endormie, mais au quartier général de la police de Gatineau, une équipe se prépare. La dizaine d’agents n’en est pas à sa première perquisition. La lieutenante-détective Joanne Ayotte passe néanmoins en revue le rôle de chacun puisque le plan d’intervention a été modifié la veille. Parmi eux, deux enquêteurs de la Section de la pornographie juvénile de la Division des crimes majeurs du SPVG, Jean-Michel Lapointe et Sandrine Poulin.
Après plus d’un mois d’enquête, ils s’apprêtent à arrêter un homme soupçonné de distribution de pornographie juvénile.
Après avoir reçu leurs instructions, les membres de l’équipe se rendent plus près de l’endroit où aura lieu l’intervention. Derrière les discussions entre collègues, on devine une certaine nervosité.
Le stress est particulièrement grand pour les deux personnes chargées du dossier. On pense à tout ce qu’on a à faire, on pense à l’interrogatoire qu’on a préparé, on pense à toutes les questions pour lesquelles on veut avoir des réponses
, souligne le sergent-détective Jean-Michel Lapointe. Sa partenaire, la sergente-détective Sandrine Poulin approuve. Est-ce qu’on va trouver de la preuve qui va nous permettre de l’arrêter, d’aller jusqu’au bout?
Lorsque tout est en place, l’équipe reprend la route en direction du logement du suspect. Silencieusement, les autopatrouilles se rangent dans le stationnement de la propriété et les policiers en sortent. La scène est calme. C’est loin d’être comme dans les films d’action.
Les agents prennent position et la tension monte d’un cran. Chacun a un rôle précis dans l'intervention. Deux d’entre eux vont procéder à l'arrestation du suspect, les autres vont guetter les issues ou récupérer la preuve. Chaque fenêtre et chaque sortie est surveillée pour s’assurer que le suspect ne prenne pas la fuite, mais aussi pour qu’il ne puisse pas se départir d’éléments de preuve. À cette heure matinale, seul un chat observe nonchalamment le déploiement policier.
La sirène d’une autopatrouille retentit puis le sergent-détective Jean-Michel Lapointe cogne à la porte du suspect en se présentant haut et fort. Un homme vient répondre, c’est lui qui est visé par le mandat d’arrestation. L’équipe entre dans le logement et vérifie s’il y a d’autres occupants, des enfants dont il faut s’occuper ou même des animaux domestiques avant de procéder à l’arrestation du suspect et de sécuriser la preuve.
Les agents ne savent jamais comment les personnes présentes vont réagir à l’arrivée de policiers. Il arrive que le suspect panique et crie, qu’il soit agressif, qu’il tente de cacher ou de détruire des éléments de preuve et même qu’il tente de convaincre les policiers qu’ils se trompent. Mais la sergente-détective Sandrine Poulin souligne que bien souvent il coopère rapidement, particulièrement lorsque d’autres membres de sa famille sont présents. Cette fois, aucun enfant n’était présent sur les lieux.
Elle raconte que depuis le début de la pandémie, certaines personnes ont prétendu être contaminées et toussaient lors de leur arrestation. On les a toutes entendues les raisons pour ne pas venir au poste de police. [...] COVID, pas COVID, il y a arrestation.
Ce matin, le suspect n’oppose pas de résistance et il écoute en silence les policiers lui lire ses droits.
Une demi-heure après le début de l’intervention, le suspect monte à bord du fourgon cellulaire en direction du poste de police, où il pourra communiquer avec un avocat. Les sergents-détectives Lapointe et Poulin s’y rendent aussi pour l’interroger. C’est un long processus qui évolue au fur et à mesure que de nouvelles informations provenant du lieu de la perquisition sont communiquées aux interrogateurs.
Le sergent-détective Jean-Michel Lapointe raconte comment se déroule l'interrogatoire du suspect.
Photo : Radio-Canada / Guillaume Lafrenière
Pendant ce temps, la lieutenante-détective Joanne Ayotte s’assure que la perquisition se déroule sans problème. Son équipe fouille minutieusement le logement du suspect pour y trouver tous les supports électroniques. De la plus petite clé USB aux consoles de jeu vidéo, en passant par les tablettes et les montres intelligentes, tout ce qui peut se connecter à Internet ou contenir des données peut contenir de la preuve.
Dans le poste de commandement, le sergent-détective et analyste en informatique judiciaire Éric Caron examine en détail chacun des appareils grâce à ses logiciels spécialisés. C’est un homme imperturbable qui procède à son travail avec rigueur.
C’est une première vérification afin de voir si des images de pornographie juvénile y ont été stockées. Le cas échéant, le support électronique devient une pièce à conviction et est apporté au poste de police.
Éric Caron découvre de la pornographie juvénile sur un appareil appartenant au suspect.Photo : Radio-Canada / Guillaume LafrenièreDes images de toutes sortes, allant des photos de Noël aux couvertures d'album de musique, défilent devant le spécialiste en informatique. Puis, une heure et demie après le début de la perquisition, le sergent-détective Caron fige une fraction de seconde devant son écran avant de laisser tomber : J’en ai trouvé.
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