3 min
par Marilou Duponchel
Publié le 21 janvier 2022 à 10h30Mis à jourle 21 janvier 2022 à 10h30
© “Inherent” de Nicolai G.H. Johansen / Snowglobe
Cette semaine, “Les Inrocks” partagent leurs coups de cœur courts métrages dénichés sur le site d’Arte.
Six courts métrages ont particulièrement retenu notre attention cette semaine. Ils sont réalisés par Sameh Alaa, Saïd Hamich, Alexis Langlois, Juliette Saint-Sardos, Antoine du Jeu, Nicolai G.H. Johansen…
Palme d’or du Festival de Cannes 2020, I Am Afraid to Forget Your Face suit, le temps d’une journée, le trajet d’Adam, obligé de se travestir en femme pour revoir une dernière fois le visage de celle qu’il aime. Dissimulé sous un voile, le garçon parvient à se frayer un chemin là où les hommes de la société égyptienne ne sont pas admis. Troisième court métrage de Sameh Alaa, I Am Afraid to Forget Your Face est un film mutique et intuitif qui avance caméra embarquée sans jamais verbaliser ses enjeux mais avec une croyance tenace dans son personnage et dans l’expression des affects. Film de deuil ramassé en une courte durée, encapsulé dans un format carré, il se regarde aussi comme le douloureux contre-champ d’une histoire d’amour empêchée et d’une jeunesse sacrifiée.
I Am Afraid to Forget Your Face sur Arte.
Après avoir filmé le retour d’un trentenaire dans ses terres d’enfance du Sud-Est de la France dans un beau premier long métrage sorti en 2018 (Retour à Bollène), Saïd Hamich suit cette fois-ci, dans ce film qui est son premier court métrage, le départ d’Adil, onze ans, qui quittera bientôt le Maroc pour rejoindre son père en France. C’est avec une belle sobriété de traits et une très juste pudeur dans l’émotion que le cinéaste franco-marocain, ancien diplômé de la Fémis, parvient à saisir quelque chose de l’écoulement de ce temps d’avant le départ et à inscrire dans ce quotidien qui fait le monde d’Adil la trace mélancolique du souvenir.
Le Départ sur Arte.
Dans une récente émission, le magazine Court-Circuit d’Arte abordait la thématique d’Halloween. Et quoi de mieux pour célébrer le déguisement et son outrance pailletée que de plonger dans l’univers subversivement kitsch d’Alexis Langlois avec Les Démons de Dorothy, qui connaît également en ce moment une distribution en salle ? Avec ce nouveau film, le jeune cinéaste français pousse encore davantage la satire avec toujours beaucoup d’amusement. Après la guerre contre les cis menée par une bande de guerrières trans flamboyantes dans De la terreur mes sœurs, c’est vers un autre système d’oppression que se tourne Alexis Langlois, qui imagine ici en la personne de Dorothy, jouée par sa sœur Justine, actrice chérie de ses films, un parfait alter ego de cinéaste qui, privée d’une liberté de création par les comités de financement, n’hésitera pas à en dézinguer l’autorité en donnant vie à un cinéma délibérément queer, affranchi des normes.
Les Démons de Dorothy sur Arte.
Teenage movie et film de vampire ont souvent fait bon ménage (de Twilight à Morse). L’alliage n’est pas nouveau et métaphorise les prémices des changements que peuvent occasionner l’adolescence et la découverte de soi. Le réveil sensuel et l’appétit sexuel se font morsures, les fluides corporels effluves de sang. Avec Inherent, présenté à la Semaine de la Critique en 2021, le cinéaste danois Nicolai G.H. Johansen reprend à son compte cette mythologie teen mais dans un film extrêmement sec, mutique et horrifique. Dans cette mise en scène dépouillée et sensorielle, une jeune héroïne blonde erre dans des paysages ouatés et brumeux, jette son dévolu sur un jeune homme et semble empêchée de vivre sa vie par une étrange présence qui dort dans le grenier.
Inherent sur Arte.
Avec Super Nova, Juliette Saint-Sardos réalise à la fois le portrait d’une jeune fille d’aujourd’hui, bimbo et déesse à la beauté incandescente façon Une fille facile de Rebecca Zlotowski, mais aussi un subtil et élégant objet théorique et féministe sur l’acte de regarder et le basculement d’un état d’objet convoité à un statut de regardant. Déambulant dans la ville, espace réservé aux hommes, Sasha est sans cesse épiée. Mais à mesure qu’elle traverse la chaleur des nuits et des jours de Marseille, son regard à elle se pose sur un jeune homme, bel ange érotique, qui lui ne demande rien.
Super Nova sur Arte.
En débarquant à Paris pour retrouver un amour de vacances, Aurélien (Quentin Dolmaire) croit peut-être pouvoir retenir ce temps fugace de l’été. Mais dès son arrivée improvisée, il se cogne la tête contre le réel : Fanny, l’amoureuse des vacances, a un copain et a elle bien refermé cette parenthèse estivale. Elle accepte tout de même d’héberger l’éconduit pour un temps indéfini. Avec L’Ami de vacances, déjà repéré à Côté Court en juin 2020, Antoine du Jeu, ancien critique aux Cahiers du cinéma, réalise une merveilleuse comédie qui saisit avec beaucoup de précision et de drôlerie le portrait contemporain et intranquille d’une certaine jeunesse parisienne, enchaînant les colocs et les stages, mais aussi quelque chose de l’état du sentiment amoureux et de ses infimes variations.
L’Ami de vacances sur Arte.
Recevoir l’agenda de la semaine.
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