Par Lucie Fraisse Publié leActu ToulouseVoir mon actu
Trois jours pour vivre sans son téléphone, c’est le principe des journées mondiales sans portable qui se tiennent cette année du 6 au 8 février 2019. Un exercice pas si simple, tant le téléphone portable fait partie de notre vie. Une torture même pour certain qui ne peuvent littéralement pas s’en passer.
Et cette torture porte un nom : il s’agit de nomophobie. Le terme traduit en fait la contraction d’une expression anglaise « no mobile-phone phobie », nomophobia. Et désigne la peur excessive d’être séparé de son téléphone portable.
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Le professeur Nicolas Franchitto est chef de service en addictologie au CHU de Toulouse. Il explique:
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En consultation, le professeur toulousain reçoit des patients, jeunes souvent, qui parlent « d »angoisse » à l’idée d’être privé de leur précieux smartphone. « Certains nous disent que le téléphone est leur ami. Un de mes confrères parlent carrément de E-doudou.»
Il faut dire que le téléphone a de nombreux atouts pour rendre addict. Comme les jeux par exemple, ou les couleurs de l’écran. Les notification « push » aussi. Ou le fait qu’avec un portable tout soit immédiat ou presque : d’un simple glissement de doigts, en quelques secondes, on peut connaître la météo du jour chez soi où à l’autre bout du monde, surfer sur les réseaux sociaux, regarder une série, écouter de la musique, échanger des messages avec ses amis…
Le professeur Franchitto détaille :
Reste qu’il faut faire la différence entre addiction et utilisation excessive du smartphone. Selon le médecin toulousain, quelques signes doivent alerter. « quand on ne pense à son portable dès le réveil, ce n’est pas bon signe. On parle des fumeurs qui sont tendus avant leur première cigarette du matin, pour le portable c’est pareil, il y a des gens qui ne sont pas bien tant qu’ils n’ont pas consulté leur portable. »
Autre signe qui peut alerter: la sonnerie fantôme.
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Si vous avez le sentiment de souffrir de ces différents symptômes, sachez qu’il existe des pistes de travail pour mieux gérer son temps d’utilisation du smartphone. Certaines applications permettent par exemple de mesurer le temps qu’on a passé à l’utiliser dans la journée. « Ça permet d’avoir une mesure objective du temps qu’on y passe, je trouve ça plutôt bien pour essayer de diminuer. »
Essayer aussi de décaler de quelques minutes le moment où on va consulter son écran. « À un patient qui a des troubles de l’alimentation et qui a l’habitude de manger deux beignets à 16h, on va conseiller de manger 1 beignet et demi à 16h10. On peut fonctionner de la même façon avec un smartphone. »
Nicolas Franchitto développe :
Et si on se sent vraiment dépassé par notre smartphone, ou les écrans en général, les professionnels peuvent aider. « Si on sent que l’on perd pied, il faut aller consulter dans un service d’addictologie, conseille le professeur Nicolas Franchitto. Il y a des stratégies possibles, notamment des groupes de paroles d’utilisateurs de portable. »
Un sondage récemment réalisé pour le site de reconditionnement de smartphone Recommence indiquait que 21% des Français se déclarent complètement accros à leur portable et incapable de s’en passer une journée.
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